Le CICH a été fondé en 2006. Son objectif est d’amener l’hôpital et la faculté de l’UBC à participer plus efficacement au renforcement des capacités en santé infantile internationale et des projets destinés à produire des connaissances en partenariat avec des institutions semblables dans les pays où nous œuvrons. Nous travaillons actuellement en Ouganda, au Bangladesh, en Inde et en Chine. Nous ciblons depuis peu une maladie largement méconnue, mais ayant une incidence très importante sur la mortalité maternelle et infantile – la septicémie. Ici en Amérique du Nord, plus de 200 000 personnes meurent de septicémie chaque année, mais cette maladie affecte principalement les personnes âgées et les patients en période postopératoire. Dans les pays à faible revenu, la septicémie se déclare majoritairement chez les jeunes mères après l’accouchement ou chez les enfants de moins de cinq ans.
Notre projet au Bangladesh, en partenariat avec le ministère de la Santé et du Bien-être familial et le Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques, Bangladesh (icddr,b), s’occupe de la prévention ou de la détection précoce et de la gestion de la septicémie chez les mères, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans. La septicémie est le dernier stade de nombreuses maladies infectieuses et on estime qu’elle cause plus de 50 % des décès d’enfants de moins de 5 ans, représentant plus de 3 millions de décès par année.
Je suis actuellement au Bangladesh et la semaine dernière, j’ai visité un des sous-districts où nous travaillons. J’ai pu y rencontrer des familles ayant bénéficié des nouveaux services mis en place pour renforcer l’engagement de la communauté et offrir des appels-conseils 24/7 en plus du transport d’urgence et des soins de meilleure qualité dans les hôpitaux des sous-districts. La photographie ci-dessous montre un nouveau-né en compagnie de sa mère de 16 ans, de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère. La jeune femme qui tient un cartable est une agente de santé communautaire bénévole qui visitait la famille pour l’informer des nouveaux services offerts et pour les sensibiliser aux signes d’avertissement des graves maladies infectieuses. Elle encourage également les familles à considérer l’accouchement à l’hôpital, car c’est le moyen le plus efficace de prévenir la septicémie maternelle ou néonatale.
Deux semaines plus tôt, cette jeune mère a commencé à avoir des contractions chez elle alors qu’elle était seule avec l’arrière-grand-mère. Il est intéressant de savoir que l’arrière-grand-mère, qui est une accoucheuse traditionnelle, aurait pu décider de procéder à un accouchement à domicile, mais qu’elle a plutôt pris la décision de contacter le centre d’appels, lequel a organisé le transport jusqu’à l’hôpital local. Le centre a également avisé une personne afin qu’elle accueille la mère et l’arrière-grand-mère à leur arrivée à l’hôpital et facilite leur admission. Cette procédure a donné lieu à un accouchement sécuritaire et un départ pour la maison le lendemain. Nous cherchons à réaliser un résultat similaire pour toutes les jeunes femmes et les nouveau-nés. Durant l’année à venir, nous espérons réaliser un taux d’accouchement à l’hôpital de 50 % dans les villages ruraux desservis par le projet – lesquels englobent une population d’environ 500 000 personnes.
Nous apprenons beaucoup grâce aux commentaires des familles et des bénévoles. Avec cette information, nous modifions nos services et un jour, nous les déploierons à grande échelle sur l’ensemble des régions rurales du Bangladesh.
Article de Charles Larson, pédiatre et spécialiste de la santé publique
Publié:
avril 3, 2014
Auteur:
Charles Larson
Catégories:
Partager cette publication: