Le pôle ACTION (Améliorer la grossesse et la santé reproductive des personnes en situation d’incarcération) vise à éliminer les disparités en santé reproductive auxquelles sont confrontées les personnes en situation d’incarcération au Canada. Il le fait en privilégiant et en mobilisant des données probantes sur les politiques et les programmes évolutifs qui se sont révélés capables d’améliorer la santé reproductive et les services de santé au sein de cette population.

Chercheuse principale

Jessica Liauw : Jessica est spécialiste en médecine maternelle et fœtale et obstétricienne spécialisée en grossesses à haut risque au B.C. Women’s Hospital. Elle est également professeure adjointe à l’Université de la Colombie-Britannique. Ses recherches visent à améliorer le dépistage et la prise en charge des grossesses à haut risque, et à améliorer l’état de santé des personnes en situation d’incarcération.

Jennifer Hutcheon : Jennifer est professeure agrégée et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en santé périnatale au département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Ses recherches portent sur l’impact des nouvelles politiques de santé périnatale au Canada sur la santé des personnes enceintes et de leurs nouveau-nés, ainsi que sur leur accès aux soins.

Fiona Kouyoumdjian : Fiona Kouyoumdjian est chercheuse et a exercé pendant de nombreuses années comme médecin de famille dans un établissement correctionnel provincial. Ses recherches portent sur la santé des personnes en situation d’incarcération et leur accès aux soins.

Martha Paynter : Martha est directrice de la recherche en soins infirmiers au sein de l’équipe de recherche sur la contraception et l’avortement (CART) à l’Université de la Colombie-Britannique et professeure adjointe à l’Université du Nouveau-Brunswick. Son enseignement et ses recherches cliniques portent sur la santé reproductive et le système de justice pénale. Elle est également la fondatrice et ancienne présidente de Wellness Within, la seule organisation canadienne consacrée à la justice reproductive pour les personnes en situation d’incarcération.

Toni Sinclair : Toni, une femme crie-métisse vivant à Edmonton, est directrice générale de la Elizabeth Fry Society of Northern Alberta. Elle milite pour la surveillance des conditions de détention et le respect des droits de la personne dans les prisons fédérales pour femmes.

Quel impact espérez-vous avoir par vos recherches/études cliniques sur ce sujet?

J’espère établir des liens entre l’expertise des personnes ayant une expérience vécue, les organismes communautaires, la recherche sur les soins de santé et les instances politiques afin de trouver et d’appliquer à grande échelle des solutions novatrices pour réduire les inégalités que subissent les femmes et les personnes de diverses identités de genre en milieu carcéral par rapport aux soins de santé. En travaillant ensemble, je souhaite que nous mettions en valeur l’engagement, l’expérience et les connaissances de nos partenaires communautaires, dont les perspectives et le leadership sont essentiels pour promouvoir l’équité en santé dans ce domaine.

Les partenaires communautaires et leur rôle au sein du pôle

Wellness Within (une organisation pour la santé et la justice), Halifax – Seule OBNL canadienne qui se consacre à l’amélioration de la santé reproductive des femmes criminalisées. Elle milite en faveur des droits des femmes et des personnes trans et non binaires criminalisées et leur offre des services de santé, comme le soutien des doulas, tout en menant des recherches pour améliorer leur bien-être.

Elizabeth Fry Society of Northern Alberta – Organisme sans but lucratif canadien qui joue un rôle essentiel dans la communauté depuis 1977. Sa mission est de promouvoir la dignité et la valeur intrinsèque de toutes les femmes et les filles qui sont criminalisées ou qui risquent de le devenir. Elle offre des programmes et des services en milieu carcéral, dans les tribunaux et au sein de la communauté, tout en collaborant avec d’autres organisations pour sensibiliser le public au système de justice pénale.

Sara Tessier – Militante engagée pour la justice sociale, Sara cumule près de dix ans d’expérience auprès de personnes marginalisées et criminalisées au Canada. S’appuyant sur sa propre expérience vécue, elle a collaboré avec des organismes tels que la John Howard Society, Elizabeth Fry Mainland Nova Scotia et le Coverdale Justice Society pour soutenir les personnes en transition après leur détention en établissement provincial, notamment face aux défis posés par la pandémie de COVID-19.

Leah Morris – D’ascendance l’nu (mi’kmaw) et inuite, Leah est fière d’avoir grandi à Ktaqmkuk (Terre-Neuve). Elle réside actuellement à Mi’kma’ki (Nouvelle-Écosse). Elle a été coordonnatrice du Nova Scotia Volunteer Doula Program en collaboration avec Wellness Within et a offert ses services comme l’une des rares doulas autochtones actives à Kjipuktuk (Halifax). Engagée dans le partage des savoirs, elle œuvre à sensibiliser les jeunes et les communautés de Mi’kma’ki tout en défendant un accès équitable aux services de santé.

Mirinda Bray – Mirinda travaille à la Coverdale Justice Society depuis 2020, où elle accompagne les femmes et les personnes de diverses identités de genre aux prises avec le système judiciaire. À titre de coordonnatrice de la justice familiale, elle a soutenu des mères confrontées à des enjeux liés aux tribunaux de la famille, notamment en matière de protection de l’enfance et de garde. Elle a également travaillé auprès de personnes incarcérées. Par la suite, elle est devenue directrice de Caitlan’s Place, un établissement offrant un logement permanent aux personnes ayant été incarcérées ou en sortie de détention.

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En tant que représentantes des organismes communautaires, Sara, Leah et Mirinda mettent à profit leur expérience pour aider l’équipe à cerner les enjeux de santé et les facteurs sociaux que l’équipe de recherche devrait privilégier. Elles analysent les résultats du projet, contribuent à l’application des connaissances et assurent le lien avec les partenaires communautaires ainsi qu’avec les personnes ayant une expérience vécue afin de favoriser leur participation active au projet.

Quelles sont vos activités?

En 2024, notre équipe s’est concentrée sur la mise à jour d’une revue systématique et sur l’élaboration d’une synthèse critique des politiques en place et des évaluations de programmes, afin d’améliorer la santé reproductive des femmes en milieu carcéral. Nous travaillons également à la création d’un guide des meilleures pratiques pour évaluer les données probantes dans ce domaine. Une fois ces tâches accomplies, nous organiserons une réunion pour établir les priorités afin d’identifier les axes de recherche futurs et de formuler un appel à l’action pour combler les lacunes les plus urgentes en matière de services. Nous collaborerons ensuite avec la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) et l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry (ACSEF) afin de développer un énoncé de politique national et une liste de vérification clinique. Enfin, nous assurerons la diffusion de nos travaux.

Comment décririez-vous les objectifs de votre pôle?

En prison, les gens font face à d’importants enjeux de santé, en particulier en ce qui concerne la grossesse et la santé reproductive. S’il est essentiel de décrire et de mesurer leurs besoins, il est tout aussi crucial d’identifier et d’appliquer des politiques et des programmes capables d’y répondre. Notre pôle s’emploiera à trouver et à mettre en œuvre des solutions efficaces pour améliorer la santé reproductive des personnes qui sont présentement incarcérées ou qui l’ont déjà été.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur notre travail, consultez notre site Web : Pôle ACTION

Coordonnées

Pour nous contacter : [email protected] et 604-875-2424, poste 5223

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