La précarité menstruelle est un problème qui prend de l’ampleur en santé mondiale. À l’approche d’une autre Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, il est important de continuer de parler des écarts auxquels les personnes menstruées font face chaque mois.
Qu’est-ce que la précarité menstruelle?
Selon le FNUAP, la précarité menstruelle décrit les difficultés qu’éprouvent les personnes menstruées lorsqu’elles tentent de se procurer des produits menstruels tels que des tampons, des serviettes hygiéniques, des antidouleurs et des sous-vêtements. La précarité menstruelle affecte les personnes menstruées partout dans le monde, même celles ayant un revenu élevé dans des pays comme le Canada. La précarité menstruelle fait référence à l’accès aux infrastructures et à l’hygiène. À l’échelle mondiale, environ 1,3 milliard de personnes n’ont pas accès à l’hygiène de base comme de l’eau potable et du savon, ce qui complique la gestion des menstruations au foyer. Un rapport rédigé par United Way en Colombie-Britannique, au Canada, révèle que 51 % des répondantes ont dit avoir de la difficulté à se procurer des produits menstruels. Il existe de nombreux préjugés et normes sociales/culturelles qui affectent la perception des menstruations, contribuant à la précarité menstruelle et à l’accès aux produits menstruels. Plusieurs personnes menstruées ont déjà ressenti le besoin de mentir lorsqu’elles étaient menstruées et de cacher leurs produits menstruels.
La précarité menstruelle et la pandémie
Plusieurs personnes avaient de la difficulté à répondre à leurs besoins menstruels avant la pandémie et maintenant, la crise de la COVID-19 a exacerbé la précarité menstruelle partout dans le monde. L’accès à l’eau potable, aux produits sanitaires et à la façon appropriée de disposer des produits a diminué. Les communautés rurales et éloignées ainsi que les populations marginalisées n’avaient soudainement plus accès aux produits importés qui leur étaient normalement donnés. Les organisations et les initiatives communautaires comme Moon Time Sisters ont eu de la difficulté à distribuer des produits menstruels aux personnes dans le besoin en raison de la fermeture des frontières et de l’augmentation des frais de transport. Avec la fermeture des centres communautaires et des écoles, les femmes et les filles n’ont pas pu recevoir l’éducation nécessaire pour s’attaquer aux préjugés et aux tabous culturels, ce qui les laisse isolées et stressées.
Le progrès de la santé et de l’hygiène menstruelle
La précarité menstruelle touche des millions de personnes dans le monde. Certains pays et peuples ont apporté d’importants petits changements législatifs afin de diminuer la précarité menstruelle dans leur communauté. En juillet 2015, le Canada a enfin reconnu le caractère essentiel des produits menstruels, éliminant la TPS de tous les articles, y compris les serviettes hygiéniques et les coupes menstruelles. À la fin de 2020, l’Écosse est devenue le premier pays à offrir des produits menstruels gratuitement à toutes les personnes qui en ont besoin. La loi oblige maintenant la distribution de produits dans les écoles, collèges, universités et toilettes communautaires.
Poursuivre les progrès
Anecdote : La Journée mondiale de l’hygiène menstruelle possède une plateforme en ligne qui attire l’attention sur la santé et l’hygiène menstruelle, et qui en fait la promotion, pour les personnes menstruées du monde entier.
Si l’objectif est d’éradiquer la précarité menstruelle d’ici 2030, cela nécessite des efforts supplémentaires. Une journée par année ne suffit pas pour mettre fin à la précarité menstruelle partout. Nous devons plaider en faveur de l’équité menstruelle 365 jours par année.
Publié:
juin 3, 2021
Auteur:
Kiana Beharry
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