Dans une entrevue réalisée par le New Yorker en 2015, la féministe et activiste Gloria Steinem répondait à la question « À qui passerez-vous le flambeau? », qu’elle qualifiait par ailleurs de déplorable : « Il n’y a pas qu’un seul flambeau, il y en a beaucoup. J’utilise le mien pour en allumer d’autres. »
Un vendredi matin pluvieux, installée dans une salle de conférence bondée de l’Université de Montréal, je constate avec plaisir que la lumière des flambeaux de plus de 60 représentantes et représentants de la société civile est étincelante.
Ce groupe est réuni en prévision de la première réunion officielle des femmes ministres des Affaires étrangères coorganisée par Chrystia Freeland du Canada et Federica Mogherini de l’Union européenne à Montréal les 21 et 22 septembre. Outre les ministres du Canada et de l’UE, 19 femmes ministres ont participé à cette réunion, en provenance d’Afrique du Sud, d’Andorre, de Bulgarie, du Costa Rica, de Croatie, du Ghana, du Guatemala, du Honduras, d’Indonésie, du Kenya, de Namibie, de Norvège, du Panama, de la République dominicaine, du Rwanda, de Sainte-Lucie et de Suède, ainsi qu’un seul homme ministre, du Japon.
Au cours des deux jours de la réunion, les ministres des Affaires étrangères ont pris part à quatre séances de travail, ainsi qu’à un déjeuner en présence de dix éminentes femmes activistes de la société civile, dont deux lauréates du prix Nobel de la paix : Anielle Franco Da Silva, Anna Neistat, Beatrice Fihn, Emilia Castro, Gisele Baraka, Leymah Gbowee, Mary Hannaburg, Monia Mazigh, Razia Sultana et Theo Sawa.
C’est donc dans ce contexte que nous étions réunis, en ce vendredi matin pluvieux. Retroussant nos manches, nous, activistes, représentantes et représentants d’un large éventail d’organisations de la société civile, avons travaillé en collaboration à l’élaboration de messages clés sur les droits des femmes partout dans le monde destinés aux ministres des Affaires étrangères. Nos discussions étaient notamment centrées sur des sujets comme la politique économique, la défense des droits fondamentaux des femmes, la paix et la sécurité, et la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR).
Durant la discussion plénière, le groupe s’est penché sur une question fondamentale : qu’est-ce exactement que la politique étrangère féministe? En tant que membres de la société civile, nous nous attendons à ce que ces femmes ministres des Affaires étrangères se fassent les championnes de l’égalité des sexes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur pays. Qui plus est, nous exhortons les ministres à passer de la parole aux actes.
« Il ne suffit pas d’accoler le qualificatif ou l’étiquette féministe », a dit Beth Woroniuk et du MATCH International Women’s Fund. « Nous vous évaluerons en fonction de vos actions, de vos investissements, et nous ferons le suivi et l’évaluation de la cohérence tous secteurs confondus. »
Il reste beaucoup de travail à faire ici au Canada à cet égard, et la société civile a un important rôle à jouer. Mais pendant que les femmes ministres des Affaires étrangères se rendaient à New York avec notre déclaration collective en main, nos flambeaux brillaient avec encore plus d’éclat alors qu’ensemble nous demandions instamment aux ministres des Affaires étrangères d’accélérer les avancées en matière d’égalité des sexes partout dans le monde.
Ce billet s’inscrit dans le blogue L’importance de l’égalité des genres qui aborde des enjeux et défis pressants et des histoires de réussite, tout en examinant des questions de santé mondiale à travers le prisme de l’égalité des genres. Cliquez ici pour vous abonner au blogue L’importance de l’égalité des genres.
Publié:
septembre 28, 2018
Auteur:
Megan Aikens, Conseillère principale, Engagement des parties prenantes, CanSFE
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