La 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA 77) a débuté le 13 septembre. Après deux années de forums virtuels, j’éprouvais une grande curiosité à l’orée de ces trois jours de réunions à New York. En arrivant, la fébrilité était palpable. L’UNGA était de retour, avec ses innombrables Sedan noires, ses menus détails de sécurité, ses longues files d’attente et ses invité·es élégamment vêtu·es venant des quatre coins du monde.
L’UNGA offre une scène internationale unique pour que les chefs d’État, les représentant·es du gouvernement, les leaders de la société civile et les activistes puissent se réunir et se concentrer sur les défis mondiaux les plus urgents. Cette année, nous avons entendu parler de pénuries au sein du personnel de la santé, de pénuries alimentaires et de classes vides qui auraient dû être remplies des leaders de l’avenir. Les crises ont drastiquement augmenté – tant en nombre qu’en durée. Les guerres, le climat et les conséquences de la pandémie ont créé un quasi-engourdissement au sein de la communauté mondiale qui se demande à quoi s’attaquer en premier et comment tout résoudre?
Le ministre Sajjan et moi avons justement tenu une conversation à ce propos lors de la Mission permanente du Canada auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York. Nous nous sommes demandé quel était le rôle du Canada et comment nous pouvions contribuer à un monde dans lequel les Canadien·nes se sentent investi·es en tant que citoyen·nes du monde? Si une économie saine, sûre et sécuritaire crée les conditions d’un Canada sain, sûr et sécuritaire, comment y parvenir?
Avant la pandémie, le système de santé mondial était déjà en crise. Lors d’un événement tenu par la Frontline Health Workers Coalition, j’ai entendu une histoire émouvante sur la façon dont les défis en cours avaient été exacerbés par la COVID-19 et sur le fait qu’ils persistent dans des pays du monde entier. Une femme en santé, c’est une femme qui a accès aux services de santé primaires. Les investissements dans des initiatives multilatérales comme le Fonds mondial aideront à prévenir et traiter les maladies afin de créer des environnements dans lesquels les femmes peuvent non seulement être en santé, mais également s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie.
L’éducation a été une autre priorité cette année. Cela s’est notamment manifesté par la tenue du Sommet sur la transformation de l’éducation. Partout dans le monde, des élèves – et particulièrement les jeunes femmes et les filles – ont connu des revers sans précédent dans leur éducation en raison de la COVID-19 et de ses confinements connexes. Une femme en santé, c’est une femme scolarisée. Les membres du CanSFE reconnaissent le lien étroit entre la santé et l’éducation, et savent qu’investir dans l’éducation, c’est investir dans des communautés saines.
Une autre crise ne pouvant être ignorée est la crise alimentaire mondiale. Dans certaines régions du monde, une crise alimentaire dure depuis des années et des millions de personnes se couchent le ventre vide, particulièrement des femmes et des filles, qui sont souvent les dernières à manger et qui mangent moins. La crise a été accélérée à l’échelle mondiale par le conflit en Ukraine et la hausse des prix alimentaires et du coût de la vie provoquée par l’impact de la pandémie sur la main-d’œuvre et les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Il est essentiel d’adopter une optique de genre pour aborder cette crise, car une femme en santé, c’est une femme bien nourrie.
Un de mes événements favoris a été le lancement de la campagne PUSH, un mouvement mondial visant à accélérer l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs grâce aux soins prodigués par des sages-femmes. Le rôle des sages-femmes en tant que prestataires de services de santé de confiance au sein des communautés du monde entier est essentiel à la réalisation des Objectifs de développement durable d’ici 2030. Une femme en santé, c’est une femme qui a accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
Je suis revenue de New York avec les pieds douloureux, mais le cœur rempli, inspirée par les idées auxquelles j’ai été exposée, et me sentant de nouveau liée à la vaste communauté mondiale de la santé des femmes et des enfants. Unique en son genre, la politique d’aide internationale féministe du Canada a été clairement exposée au reste du monde grâce à la participation de la ministre Joly, du ministre Sajjan et du premier ministre Trudeau. Le gouvernement du Canada a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer un investissement majeur de 1,2 milliard $ au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. La communauté internationale a réitéré son engagement à s’attaquer aux revers engendrés par la COVID-19.
Je me réjouis à la perspective de poursuivre cet élan lors d’autres forums internationaux comme la Conférence internationale sur la planification familiale, alors que nous continuerons nos efforts pour atteindre les ambitieuses cibles des ODD afin de créer des environnements dans lesquels les femmes et les filles sont en santé, car une femme en santé, c’est une femme qui a la possibilité de réaliser son plein potentiel.
Publié:
septembre 27, 2022
Auteur:
Julia Anderson, CEO, CanWaCH
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