Women Deliver 2023, l’une des plus grandes rencontres multisectorielles pour faire avancer l’égalité des genres, a eu lieu à Kigali, au Rwanda, du 17 au 20 juillet. Notre participation à la conférence nous a permis de tenir une table ronde ministérielle, de participer à un événement parallèle organisé conjointement par deux membres du CanSFE, d’écouter et d’apprendre des défenseur·euses de l’égalité des genres et d’organiser une réception de réseautage mettant en relation les membres et les partenaires sectoriels présents.
Lors de notre séjour au Rwanda, nous avons également visité des projets réalisés par des membres et leurs partenaires! Nous avons rencontré des partenaires de projet travaillant à la mise en œuvre d’un des 11 projets visant à faire avancer la santé et les droits des femmes et des filles dans le monde, ainsi qu’une organisation travaillant aux côtés de partenaires communautaires et gouvernementaux adoptant une approche solidement fondée sur les droits et l’équité pour promouvoir la santé maternelle et infantile. Nous revenons sur cette semaine ci-dessous :
Avant la conférence, les membres du CanSFE se sont joints aux ministres Harjiit Sajjan et Marci Ien, aux députées Arielle Kayabaga et Leah Taylor Roy, représentant l’ACPPD, à l’occasion d’une table ronde passionnante. Il est très important d’organiser ce type de discussions à l’étranger, car elles rassemblent un groupe diversifié et différent de personnes avec lesquelles les ministres n’ont pas l’occasion de s’entretenir régulièrement, et en particulier des collègues qui travaillent de près avec les programmes.
La table ronde s’est penchée sur quelques questions clés : à quoi pourrait ressembler un engagement canadien réussi à Women Deliver 2023 et après; quels sont certains des succès et des défis auxquels le Canada a été confronté au cours des quatre années qui se sont écoulées depuis que l’engagement de dix ans a été pris à Women Deliver 2019; et comment le Canada peut-il se manifester dans ces espaces mondiaux pour les rendre plus inclusifs pour un éventail de voix? Les participant·es ont également pu échanger des témoignages sur leur impact et expliquer comment l’engagement pris par le Canada en 2019 a fondamentalement changé la mise en œuvre des programmes de santé sexotransformateurs au Canada. Les photos de la table ronde sont disponibles ici.
Nous avons eu le plaisir de nous joindre à Résultats Canada et UNICEF Canada pour Investir dans les agent·es de santé communautaire pour l’équité en santé, un événement parallèle qui a fait valoir les raisons pour lesquelles nous devons faire des investissements intelligents et durables à partir de la base, en incluant les personnes au sein des communautés, lesquelles sont le fondement même de systèmes de santé efficaces et résilients.
Les agent·es de santé communautaire, qui constituent le pilier du système de santé dans de nombreux pays du monde, aident la patientèle à accéder aux ressources essentielles, l’informent sur les questions de santé et rendent les soins de santé accessibles à des millions de personnes chaque jour. La discussion a mis en évidence la charge disproportionnée de travail rémunéré et non rémunéré qui pèse sur les agent·es de santé communautaire – et en particulier sur les femmes – et la nécessité de revaloriser et de redistribuer le travail. Elle s’est aussi penchée sur la manière dont les systèmes de santé et les résultats sanitaires souffriraient en leur absence.
En réponse à la question « Avec quel tweet voulez-vous que le public reparte? », nous avons partagé le message suivant à l’issue de la discussion :
Les effets du changement climatique affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles dans le monde entier. Une discussion plénière intitulée « Se mobiliser pour le changement : faire avancer la justice climatique et la justice de genre dans un même élan » a rassemblé de jeunes activistes de la cause climatique et des leaders de terrain travaillant à l’intersection du genre et du climat pour une discussion sur le changement de pouvoir afin que les filles, les femmes et les jeunes puissent prendre l’initiative d’une action climatique significative. Voici trois choses que nous avons entendues :
« Les gens me demandent pourquoi les femmes s’intéressent au climat. Et je leur réponds : pourquoi pas? On ne demande pas aux hommes de justifier leur engagement. La participation des femmes dans le domaine du climat est fondamentale pour la réalisation de nos droits. » – Mwanahamisi Singano
« On ne peut pas parler de justice climatique ou travailler en ce sens sans évoquer les droits de la personne universels, les questions d’OSIGEG (orientation sexuelle, identité de genre et expression de genre), la réduction des risques de catastrophe, la protection de la biodiversité, etc. Certaines femmes ont appris par elles-mêmes à parler de science, de justice économique, etc. Quand nous entrons dans une salle pour parler de combustibles fossiles, combien de femmes sont représentées? Nous avons besoin de femmes dans ces espaces. » – Viva Tatawaqa
« Il est facile de rassembler les gens. Il est plus difficile de les maintenir ensemble. » – Mwanahamisi Singano
Nous avons eu le plaisir d’organiser une réception de réseautage en marge de la conférence. La soirée a permis aux délégué·es canadien·nes et aux partenaires mondiaux de tisser des liens, d’échanger des enseignements et des réflexions, et d’insuffler un nouvel élan au travail à venir. Merci à toutes les personnes qui ont participé! Les photos de la soirée sont disponibles ici.
Lors d’une table ronde sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR), l’autonomie corporelle et le droit à l’avortement, le gouvernement du Canada a annoncé un financement de plus de 200 millions de dollars pour de nouveaux projets visant à faire avancer la SDSR et l’égalité des genres à l’échelle mondiale. Ces projets font partie de la nouvelle initiative Elle prend son envol Canada, financée dans le cadre de l’engagement de dix ans en faveur de la santé et des droits dans le monde.
Il est encourageant de constater que les projets financés dans le cadre de l’initiative Elle prend son envol soutiendront des domaines négligés et sous-financés de la SDSR, dont la planification familiale, l’éducation complète à la sexualité, la défense de la SDSR, l’avortement sans risque et les soins post-avortement, ainsi que la violence fondée sur le genre. Les fonds annoncés serviront à financer 15 projets dans plus de 18 pays, plus particulièrement en Afrique. Nous félicitons tous nos membres qui ont reçu un financement!
Créé en 1986, le Réseau des femmes a été la première organisation rwandaise visant à améliorer le statut des femmes. S’associant avec l’un de nos membres, l’AMIE, l’organisation réalise un des 11 projets en santé et en droits visant à faire avancer la santé et les droits des femmes et des filles dans le monde entier. Nous avons rencontré son équipe, dont des travailleur·euses de proximité, qui sont en contact avec les jeunes pour leur transmettre des connaissances sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs au sein de leur communauté, ainsi que des professionnel·les de la santé qui s’efforcent de renforcer la capacité du personnel des hôpitaux et des cliniques à fournir des services de santé adaptés et conviviaux pour les adolescent·es.
Lorsque nous avons rencontré Partners in Health Rwanda, ils nous ont expliqué comment ils abordaient les programmes, en adoptant une approche fondée sur les droits et en travaillant en étroite collaboration avec les titulaires de droits (la communauté) et les titulaires d’obligations (le gouvernement). Ils ont travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement rwandais à l’hôpital de district de Kirehe, en mettant l’accent sur la santé maternelle et infantile.
Nous avons eu l’honneur de rencontrer le personnel, d’entendre parler de son travail et de visiter le centre de développement pédiatrique (CDP), le service de néonatalogie et les salles d’accouchement. Outre la mise en place d’un programme au CDP avec des « parents spécialistes » qui encadrent d’autres parents dont les enfants sont nés avec des anomalies de développement, ils ont considérablement investi dans leur unité néonatale, en veillant à ce que « les personnes qui ne peuvent pas parler pour elles-mêmes » voient leur droit à la santé et au bien-être reconnu.
Ils ont également investi dans des technologies telles que l’échographie portable, qui permet de fournir des soins prénatals indispensables et de cibler les grossesses à risque afin que les futures mères puissent recevoir les soins dont elles ont besoin, ainsi qu’un drone qui réduit considérablement le temps de transport pour la livraison de sang, de médicaments et de vaccins. Par rapport à d’autres régions, l’hôpital enregistre un taux de mortalité nettement inférieur et a été reconnu comme le deuxième meilleur au pays.
Avec une approche fortement axée sur les droits et l’équité, l’hôpital cherche toujours à remédier aux inégalités et aux vulnérabilités et se félicite de ne jamais refuser des soins à qui que ce soit.
À la fin de notre séjour au Rwanda, nous nous sommes entretenus avec Alice Kamau, directrice nationale de Food for the Hungry pour le Rwanda. Travaillant en étroite collaboration avec dix communautés à la fois, Alice a souligné l’approche holistique du travail de l’organisation, qui s’efforce de sortir les communautés de l’extrême pauvreté. Son action est centrée sur la promotion de la sécurité alimentaire, parallèlement à des initiatives en faveur des soins de santé, du logement, de l’éducation et du changement climatique. Rencontrant les gens là où ils sont, l’organisation travaille avec l’ensemble de la communauté et entreprend une cartographie exhaustive ainsi que la définition d’objectifs avec celle-ci, et ce, tout en poursuivant les partenariats jusqu’à ce que la communauté ait atteint ses objectifs. L’an dernier, l’organisation a organisé une grande fête à l’occasion de la remise de diplômes à l’une de ses communautés, lorsque celle-ci a estimé qu’elle n’avait plus besoin de son soutien.
Publié:
août 17, 2023
Auteur:
Le CanSFE
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