Violence à l’égard des femmes et des filles : six formes de violation des droits fondamentaux des femmes

Blogue sur l’égalité des genres du CanSFE

La situation évolue, mais la violence à l’égard des femmes et des filles est loin d’être révolue. Partout dans le monde, les inégalités entre les sexes persistent et alimentent la violence fondée sur le genre.

Quelle est l’ampleur du problème? Selon l’Organisation mondiale de la santé, la violence à l’encontre des femmes est « un problème majeur de santé publique ». Pour ONU Femmes, il s’agit d’une pandémie.

Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, marque le début des 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes, une campagne internationale annuelle qui a vu le jour en 1991. La campagne se poursuit jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’homme.

Chaque jour dans le monde, les femmes sont victimes de diverses formes d’actes de violence, les plus courantes étant :  

Violence de la part d’un partenaire intime
(Crédit photo : Omar Lopez sur Unsplash)

Une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, dans la plupart des cas de la part d’un partenaire intime.

Selon certaines études menées à l’échelle nationale, jusqu’à 70 % des femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie. L’UNICEF estime qu’environ 15 millions d’adolescentes (âgées de 15 à 19 ans) dans le monde ont eu à subir des rapports sexuels forcés à un certain moment de leur vie. 

Les conséquences sur la santé physique et mentale des femmes et des filles sont graves :

Mutilations génitales féminines et excision
Kichwa Tembo House, Malindi, Kenya (Crédit photo : John McArthur sur Unsplash)

Selon les estimations, 200 millions de femmes dans le monde ont subi mutilations génitales féminines et excision (MGF/E), des pratiques qui entraînent de nombreux risques pour la santé, y compris une hémorragie, l’infertilité, des douleurs pelviennes sévères persistantes, des complications à l’accouchement, le VIH, des traumatismes psychologiques et la mort.  Les mutilations génitales féminines et l’excision sont actuellement pratiquées dans 30 pays, tandis que 150 millions de filles se verront forcées de se marier d’ici 2030.

Mariage d’enfants
(Crédit photo : Trevor Cole sur Unsplash)

Le mariage d’enfants est l’une des formes de violence les plus néfastes.

Depuis dix ans, 25 000 millions de mariages précoces ont été prévenus dans le monde, mais plus de 150 millions de filles seront tout de même mariées d’ici 2030. Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant leur 18e anniversaire.

D’après les estimations, 650 millions de femmes actuellement en vie ont été mariées pendant leur enfance.

Les enfants mariées ont plus de risques d’être victimes de violences de la part d’un partenaire intime que les femmes qui se marient plus tard. Tragiquement, leurs risques de mortalité à l’accouchement sont aussi plus élevés. Les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la principale cause de décès chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde. Les grossesses précoces associées aux mariages d’enfants accroissent les risques, pour les filles, de lésions liées à la grossesse comme la fistule obstétricale.

Neuf des dix pays ayant les taux de mariages d’enfants les plus élevés dans le monde sont des États fragiles.

Crises humanitaires
(Crédit photo : pixpoetry sur Unsplash)

Les crises humanitaires, y compris pendant et après les situations de conflit, augmentent la vulnérabilité des femmes à la violence.

 

Dans certains pays touchés par une crise humanitaire, 70 % des femmes sont victimes de violence fondée sur le genre. Plus de la moitié des décès de mères, de nouveau-nés et d’enfants ont lieu dans des contextes humanitaires.

 

Or, l’égalité des sexes n’est pas au nombre des priorités de l’aide humanitaire. Selon des statistiques récentes, seulement 5 % de l’aide au développement octroyée aux États fragiles est axée sur l’égalité des sexes.

Traite des personnes
(Crédit photo : Eneida Hoti sur Unsplash)

Les femmes et les filles qui vivent dans des contextes fragiles et humanitaires et qui sont forcées à migrer sont plus vulnérables à la traite des personnes. Selon le Rapport mondial sur la traite des personnes 2016, 71 % des victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des enfants. Parmi les femmes et filles victimes de traite des personnes, 75 % le sont à des fins d’exploitation sexuelle.

Inégalités économiques
(Crédit photo : Annie Spratt sur Unsplash)

D’abord et avant tout, la violence à l’égard des femmes et des filles est une importante violation des droits de la personne. Elle empêche les femmes d’accéder pleinement à l’éducation, à l’emploi et à la vie civique.

La violence a un profond impact sur le droit des femmes à des moyens de subsistance. Selon les estimations, les revenus des femmes ayant un emploi et étant exposées à de la violence sévère de la part de leur partenaire sont 60 % inférieurs à ceux des autres femmes.

La violence faite aux femmes coûte très cher à la société.  

L’ONU établissait en 2016 le coût de la violence faite aux femmes à 2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit environ1,5 billions de dollars, ou la taille de l’économie du Canada. Les coûts pour les systèmes de santé comprennent les soins d’urgence, les soins primaires, le counselling en santé mentale et les services connexes. Des chercheurs de l’Institut McKinsey ont calculé que la totalité des coûts, y compris les coûts des soins de santé, de la violence contre les femmes aux États-Unis dépassait 500 milliards de dollars par année.

Qu’en est-il de la violence à l’égard des femmes au Canada?

(Crédit photo : Scott Walsh sur Unsplash)

Les femmes et les filles sont plus susceptibles que les hommes et les garçons d’être victimes de violence. Au Canada, la moitié des femmes ont été victimes d’au moins un acte de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 16 ans. Les femmes et les filles autochtones sont touchées de façon disproportionnée. Les femmes autochtones sont presque trois fois plus susceptibles d’être victimes de violence physique et sexuelle que les femmes allochtones au Canada.

Quatre façons de changer les choses :

Il est grand temps de mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.

Participer à la campagne 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes

Vous pouvez partager les photos, messages et vidéos de votre participation à la campagne sur la page Facebook « Orangez le monde » ou sur Twitter et Instagram avec le mot-clic Orangez le monde : #ÉcoutezMoiAussi.

Participer à la mobilisation en prévision de Women Deliver 2019
women standing together

Joignez-vous à la Mobilisation Women Deliver 2019 et agissez pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.

En juin 2019, le Canada sera l’hôte de Women Deliver 2019, la plus importante conférence internationale consacrée à la santé, aux droits et au bien-être des femmes et des filles. Partout au Canada, un nombre croissant de parties prenantes profite de la visibilité que nous offre la conférence pour faire des avancées concrètes en matière d’égalité des sexes. La violence fondée sur le genre fait partie des principaux axes d’intervention de la Mobilisation Women Deliver.

Militer pour des actions au sein des systèmes de santé
(Crédit photo : Matheus Ferrero sur Unsplash)

Militer pour renforcer la réponse du système de santé fait partie de la solution. Selon les directives de l’Organisation mondiale de la santé pour lutter contre la violence faite aux femmes dans les systèmes de santé, il faut notamment :

  • former le personnel du système de santé en matière de violence de la part de partenaires intimes et de violence sexuelle
  • offrir un ensemble complet de soins, y compris la contraception d’urgence, et la prévention du VIH et des infections transmissibles sexuellement
  • intégrer les soins aux femmes victimes de violence de la part d’un partenaire intime dans la politique et les services de santé
Prendre connaissance des faits au sujet de la violence à l’égard des femmes et les relayer
Artwork for the UN Women interactive website, Violence Against Women: Facts Everyone Should Know. (Image by UN Women)

Consultez la fiche d’information interactive d’ONU Femmes : La violence à l’égard des femmes : ce que tout le monde devrait savoir

Par Kristen Ostling, Conseillère principale en égalité des genres, CanSFE

Ce billet s’inscrit dans le blogue L’importance de l’égalité des genres qui aborde des enjeux et défis pressants et des histoires de réussite, tout en examinant des questions de santé mondiale à travers le prisme de l’égalité des genres.

 

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Publié:

novembre 26, 2018


Auteur:

Kristen Ostling, Conseillère principale en égalité des genres, CanSFE


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