La cocréation à l’honneur à Women Deliver 2023

Dans les semaines qui ont suivi Women Deliver 2023, j’ai eu l’occasion de réfléchir à la conférence, à ses thèmes émergents essentiels et aux diverses priorités féministes auxquelles les participant·es et les intervenant·es ont contribué et envers lesquelles chaque personne s’est engagée. Women Deliver est l’un des plus grands rassemblements multisectoriels pour faire avancer l’égalité des genres, et la conférence de 2023 cherchait à favoriser la création d’espaces inclusifs et cocréés qui encourageaient la solidarité dans la recherche de solutions durables en matière d’égalité des genres. 

Dans l’esprit de cet objectif global, j’ai été ravie d’assister à une séance virtuelle incarnant le principe même de l’établissement d’espaces cocréés : Catalyser l’action collective par le biais d’une nutrition sexotransformatrice. Cet événement a été organisé par la coalition du cadre sexotransformateur pour la nutrition (composée de CARE Canada, Vision mondiale Canada, Aide à l’enfance, Action contre la faim Canada, Nutrition International-NI, HealthBridge et l’Institut de recherche Bruyère-IRB), l’Université de Toronto (grâce à un financement du CanSFE en collaboration avec NI et l’IRB) et le mouvement Scaling Up Nutrition (SUN).

Dans une optique d’action participative, les panélistes ont activement cherché l’intervention des diverses personnes présentes (en provenance du Canada, du Nigeria, du Kenya, des États-Unis, du Royaume-Uni, du Bangladesh et des Pays-Bas) tout au long de cette séance, en intégrant une rafraîchissante rotation des intervenant·es et une participation active du public. Cet événement a eu de l’importance pour ce groupe précis, car le cadre à l’origine de cette séance, soit le cadre sexotransformateur pour la nutrition – GTFN, est le produit d’importantes conversations sur la dénutrition qui ont été entamées lors de la conférence Women Deliver 2019.

La séance visait à explorer et à mettre en évidence le potentiel du GTFN pour lutter contre les inégalités entre les genres et améliorer les résultats nutritionnels en analysant la dynamique du pouvoir entre les genres et en participant à des programmes de nutrition à l’échelle nationale, infranationale et communautaire. La dynamique du pouvoir et les défis du processus de consultation et de participation lors de l’utilisation d’une approche cocréative ont été un point clé de la conversation, en particulier en ce qui concerne le lien entre les programmes de nutrition et d’égalité des genres. Des expériences sur les progrès de l’opérationnalisation du GTFN et de sa vision pour la suite ont également été abordées, en mettant l’accent sur la manière de garantir une voix significative et un rôle décisionnel aux participant·es et aux utilisateur·trices prévu·es, et ce, dès le début de la conception et de l’élaboration du programme et/ou de la politique.

En repensant à cette séance passionnante, je retiens les trois points suivants :

  1. Une action collective est nécessaire à la promotion de solutions systémiques et durables en faveur d’une meilleure nutrition et de l’égalité des genres.

Pour que les différentes voix s’expriment efficacement à l’échelle communautaire, infranationale et nationale, une action collective doit être envisagée. Plus précisément, nous avons besoin d’une action collective qui mette en avant-plan les voix qui n’ont traditionnellement pas bénéficié d’une tribune, dont celles des femmes, des jeunes et des adolescent·es.

  1. Le changement transformateur en matière d’égalité des genres nécessite une action multisectorielle et multidimensionnelle.

Le GTFN met l’accent sur l’importance de la structure des agences, des ressources et des occasions. Tout en plaçant les femmes et les filles au cœur de l’action, nous devons aborder la question de l’instrumentalisation en nous investissant auprès des ménages et des communautés. Nous devons également inclure les hommes et les garçons en tant que protagonistes de la transformation des relations entre les genres. Au niveau sociétal, nous ne pouvons pas négliger l’importance du travail avec des personnes qui exercent une influence notable et qui ont le potentiel d’aider à changer les normes sexospécifiques néfastes, notamment les chefs religieux ou traditionnels. 

  1. L’intention est nécessaire lorsqu’il s’agit de créer un espace et de redéfinir qui dirige.

Lorsque nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons permettre aux voix marginalisées d’être entendues et de contribuer à l’élaboration de programmes, de politiques, de mises en œuvre et de suivi en matière de nutrition, nous devons réfléchir aux questions sous-jacentes du pouvoir décisionnel, du contrôle et de l’appropriation. Il est nécessaire de créer des espaces sûrs pour obtenir des contributions de la part de voix non traditionnelles et nous devons toutes et tous contribuer à cet effort. Les personnes qui détiennent le pouvoir ont la responsabilité de faire entendre les voix marginalisées, de promouvoir activement la transformation des normes et des perceptions sous-jacentes, et de tenir le secteur responsable de cette évolution vitale.

En fin de compte, cette séance a mis en évidence le besoin très réel et concret d’outils et de conseils destinés aux praticien·nes pour aborder la manière dont la nutrition, le sexe, l’égalité des genres et l’autonomisation interagissent pour toucher diverses communautés à travers les domaines sociétaux et leurs voies d’impact. Il a été très encourageant d’apprendre qu’une équipe de projet s’occupe actuellement de répondre à ce besoin de façon cocréative et participative. Pour en savoir plus sur ce projet participatif créé en collaboration, cliquez ici

Publié:

août 17, 2023


Auteur:

Par Jenna Hickey au nom de la coalition du cadre sexotransformateur pour la nutrition


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