Project Pour L'Amélioration de la Santé des Mères et des Enfants

HISTOIRE D’UN SUCCÈS PRÉNATAL

Sara Maiga est une mère de 30 ans qui habite le village de Bukonyo, situé dans le district d’Ukerewe en Tanzanie. Elle a trois enfants (deux garçons et une fille) et vit avec son mari dans une région éloignée de l’île d’Ukerewe. Elle est heureuse et réussit à assurer à sa famille une qualité de vie suffisante pour satisfaire la plupart des besoins humains de base. Elle a utilisé les services de santé d’Ukerewe lors de ses trois grossesses, ainsi qu’après avoir accouché de chacun de ses enfants.

Sara s’exprime ainsi : « Durant la grossesse de mon deuxième enfant, j’ai pu aller à la clinique de Bukonyo pour des consultations prénatales. Une chose que j’ai apprise lors de ma visite et qui m’a aidée ensuite, c’est de reconnaître les “signes de danger” durant une grossesse. » Elle poursuit : « Certains de ces signes, comme des saignements et des maux de tête, sont apparus lorsque j’étais enceinte de mon dernier bébé. Je me suis immédiatement rendue à l’hôpital du district de Nansio pour recevoir des soins et j’ai pu mettre au monde mon bébé en toute sécurité. »

Elle insiste : « Si je n’avais pas pris part aux rencontres de soins prénataux à la clinique, je n’aurais pas eu conscience des signes de danger. Peut-être que j’aurais cru que les signes de danger qui se manifestaient étaient normaux chez une femme enceinte, et je serais restée chez moi en attente d’un accouchement qui n’aurait pas été sécuritaire. »

Plusieurs mères sont décédées en cours d’accouchement en Tanzanie en raison d’un manque de connaissance des signes de danger et à un manque d’accès à des soins médicaux appropriés.

TÉMOIGNAGE D’UN HOMME PARTICIPANT AUX RENCONTRES COMMUNAUTAIRES DE L’IMIC

Magere Manyama a 32 ans, il est pêcheur, père de quatre enfants et habite au village de Chifule sur l’île d’Ukara, dans le district d’Ukerewe en Tanzanie. Pour ses trois premiers enfants, sa femme a accouché à la maison, avec l’aide occasionnelle d’une accoucheuse traditionnelle. Il n’était pas conscient de la nécessité de bien se préparer avant les grossesses de sa femme, car personne – parents, famille, pas même sa femme – ne lui en avait parlé.

Il s’exprime ainsi : « Elle m’informait deux à trois jours avant les accouchements de ce dont on aurait besoin. Elle demandait même pour de nouveau vêtements (Khanga ou Kitenge) à apporter avec elle au centre de santé pour les accouchements. Comme je ne savais pas quels étaient les besoins réels, j’ai pensé qu’un accouchement au centre de santé serait trop cher et pas vraiment nécessaire, alors je l’ai laissée accoucher à la maison. »

En 2014, Magere a eu l’occasion d’assister à deux reprises aux rencontres communautaires organisées par l’équipe du projet IMIC. Alors qu’il était de passage au village de Muriti, puis à celui de Bukiko sur l’île d’Ukerewe, il a assisté aux rencontres communautaires et a appris plusieurs choses essentielles, particulièrement sur la nécessité de bien se préparer, sur la planification des naissances, ainsi que sur les signes de danger durant les grossesses et sur l’importance de la présence d’un professionnel de la santé pour des accouchements sécuritaires.

Quand j’ai appris la quatrième grossesse de ma femme (nous avons maintenant un bébé de deux mois), j’ai fait tous les préparatifs avec l’aide de ma famille et, au moment de l’accouchement, j’ai amené ma femme au centre de santé d’Ukara, où elle a donné naissance à une petite fille en santé.

Magere a promis d’utiliser les connaissances acquises lors des rencontres communautaires de l’IMIC pour éduquer les autres hommes de son village à propos de la nécessité de planifier et d’être bien préparé pour éviter les problèmes.

LE SUCCÈS D’UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ D’UKEREWE

Charles Kayanda est clinicien et travaille pour le ministère de la Santé tanzanien à la clinique de Murutilima, dans le district d’Ukerewe. Charles a été formé depuis février 2013 sur tous les sujets couverts par le projet pour l’amélioration des soins maternels et infantiles (IMIC), soit les soins prénataux, l’accouchement, ainsi que les soins postnataux et aux nouveau-nés. Charles explique : « Je suis si reconnaissant d’avoir assisté aux formations, c’était très important de me rappeler tous les sujets que j’ai étudiés il y a longtemps alors que j’étais étudiant. Les sujets de formation que j’ai le plus aimés incluent les étapes à suivre et les bonnes pratiques lors d’un accouchement avec complications. »

Il poursuit : « Avant de participer aux formations de l’IMIC, je recommandais les femmes au centre de santé de Muriti ou à l’hôpital de Nansio lorsqu’elles avaient des complications comme un siège (un bébé se présentant par les fesses ou les pieds, plutôt que par la tête; la position normale). Depuis ma formation, je peux aider et j’ai assisté plusieurs cas de siège avec succès. J’ai amélioré mes compétences et j’ai gagné en assurance dans plusieurs domaines, particulièrement les cas d’accouchements avec complications, et j’ai sauvé la vie de plusieurs mères et de leurs bébés. »

« J’ai été formé sur la façon d’améliorer mes connaissances et mes compétences en matière de santé maternelle et infantile. C’est ce que je vais continuer de faire en utilisant tous les savoir-faire que j’ai acquis à ce jour », conclut-il.

Ce ne sont pas toutes les mères qui peuvent se permettre d’aller dans un centre de santé ou un hôpital pour accoucher, surtout dans l’Ukerewe, où les routes sont en très mauvaise condition, où les moyens de transport et le pétrole font souvent défaut et où les distances peuvent être longues; tous des facteurs qui peuvent mettre la vie des mères et des enfants à risque. Dans le district d’Ukerewe, où les professionnels de la santé sont tous formés pour les accouchements, les femmes peuvent se rendre à la clinique près de chez elles pour un accouchement plus sécuritaire que celui qu’elles pourraient avoir à la maison.

Par L’Alliance de santé communautaire Canada-Afrique (ASCCA).

Publié:

mars 26, 2015


Auteur:

CACHA


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