Armés jusqu’aux dents : plaidoyer pour l’aide internationale

L’augmentation des dépenses militaires augmente-t-elle la sécurité?

Le 22 février dernier, le président Trump a proposé une hausse de 54 milliards $US des dépenses vouées à la défense et à la sécurité dans le prochain budget fédéral, somme qui proviendrait en partie d’une amputation reportée de 37 % du budget du département d’État et de l’agence américaine de développement international (USAID). L’aide internationale représente actuellement 1 % du budget fédéral américain et 2 % du budget fédéral canadien. Le Canada se doit de réagir à l’annonce du président Trump et aux importants changements de cap qui se dessinent en matière d’aide internationale.

Afin de justifier cette hausse des dépenses militaires, le président Trump a souligné que la sécurité du pays passait par le renforcement de ses forces armées. Ses motifs ne sont cependant pas inattaquables. Tout semble indiquer que la sécurité nationale dépend, du moins en partie, de la paix et de la stabilité sur la scène internationale.

Plus de 120 généraux et amiraux américains à la retraite plaident justement en ce sens dans une lettre adressée au Congrès, affirmant que « les agences de développement international jouent un rôle de prévention des conflits primordial, réduisant la nécessité d’exposer nos hommes et nos femmes en uniforme à de grands risques. » De fait, en s’attaquant à des enjeux comme les changements climatiques, les inégalités entre les sexes, les pénuries d’aliments et d’eau, le manque de services de santé, et l’absence de perspectives d’avenir pour les jeunes, les gouvernements et les organisations non gouvernementales internationales (ONGI), comme Canadian Physicians for Aid and Relief (CPAR), contribuent à l’édification d’infrastructuresde sécurité à l’échelle nationale et internationale.

Le printemps arabe est un éloquent témoignage de l’importance de ces programmes. À l’origine de ces soulèvements, figurent non seulement des tensions politiques et économiques, mais aussi la faim et le chômage. Les premiers Syriens à s’élever contre Bashar Al-Assad étaient en majeure partie des agriculteurs pauvres victimes de la sécheresse et de la destruction par le gouvernement des infrastructures et des systèmes d’irrigation. En Tunisie, les protestataires brandissaient des baguettes, tandis qu’en Égypte, ils scandaient des hymnes révolutionnaires exigeant « pain, liberté et justice sociale ».

Des institutions, comme le Fonds monétaire international (FMI) et le Conseil de sécurité des Nations Unies, allèguent que l’emploi des jeunes et l’égalité entre les sexes sont essentiels pour prévenir les conflits. Selon USAID, une augmentation de 10 % de la fréquentation scolaire chez les filles se traduit par une augmentation moyenne de 3 % du PIB dans le pays et, partant, par une stabilité économique et sociale accrue. Par ailleurs, la réponse armée s’attaquant aux symptômes et non aux causes, elle ne peut dès lors pas dénouer à elle seule des enjeux culturels et nationaux à la complexité et aux interrelations croissantes.

Le premier ministre Trudeau semble percevoir la paix et la sécurité comme de solides indicateurs du développement. En septembre dernier, lors d’une visite en Afrique, il a promis de « solidifier les relations que le Canada entretient avec ses partenaires africains et faire progresser des enjeux comme les droits des femmes et des filles, l’égalité entre les sexes, la santé, la paix et la sécurité ».

Un engagement envers l’aide internationale est la garantie que les générations futures hériteront d’un monde plus stable et en paix. Devant les changements au budget demandés par le président Trump, les ONGI canadiennes, comme CPAR, exhortent le premier ministre Trudeau et l’ensemble des Canadiennes et Canadiens à aider à promouvoir les valeurs universelles de paix, de démocratie et de progrès social.

Pour de plus amples renseignements sur CPAR, veuillez visiter notre site Web au www.cpar.ca ou communiquer avec nous au 1-800-263-2727.

« Qu’il s’agisse de combattre la pauvreté, d’empêcher que les maladies se propagent ou de prévenir le massacre d’innocents, nous avons tous pu constater que sans la force d’entraînement des plus forts, et la participation de tous, nos efforts étaient voués à l’échec. » –Kofi Annan, ex-Secrétaire général des Nations Unies

Dusanka Pavlica
Dusanka est directrice générale de Canadian Physicians for Aid and Relief (CPAR).

Fondé en 1984 en réponse à la famine en Éthiopie, CPAR est un organisme à but non lucratif qui travaille en partenariat avec les communautés vulnérables pour vaincre la pauvreté et bâtir des communautés en santé en Afrique. www.cpar.ca

 

Publié:

avril 22, 2017


Auteur:

CanWaCH


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