Cet article fait partie d’une série d’études de cas de partenaires du CanSFE démontrant comment l’utilisation judicieuse des données contribue à améliorer les politiques et les programmes de prévention et d’intervention en matière de violence fondée sur le genre (VFG) dans différents contextes. Consultez cet article pour découvrir comment les données peuvent nous aider à combattre la VFG.
Au stade de la conception du projet, ADRA effectue une analyse comparative entre les sexes et une évaluation des risques de VFG en s’appuyant sur des sources de données primaires et secondaires. La collecte de données primaires consiste à mener des discussions en groupes répartis selon le sexe et l’âge ainsi que des entretiens avec des répondantes et répondants clés, en veillant à respecter les pratiques éthiques et à tenir compte des spécificités culturelles. Lors de la collecte de données primaires, la priorité est accordée à la confidentialité et au consentement, la création d’espaces sûrs, la préservation de l’anonymat et l’utilisation de méthodes tenant compte des traumatismes pour prévenir une retraumatisation.
Les sources de données secondaires sont les dossiers du système de santé et du système juridique, les enquêtes démographiques et sanitaires, ainsi que l’information provenant des organisations locales de défense des droits des femmes et des organisations spécialisées dans la violence sexuelle et fondée sur le genre (VSFG) qui offrent des services d’aiguillage. L’évaluation des risques de VFG permet de recueillir des données pour identifier et analyser ces risques au sein de communautés ciblées. Elle vise à mieux comprendre la prévalence, les formes et les facteurs déterminants de la VFG, ainsi que les vulnérabilités et les ressources des différents groupes au sein de la population. Cela permet à ADRA d’élaborer des stratégies de prévention, d’atténuation des risques et de réponse à la VFG afin de renforcer la sécurité et de soutenir les survivantes.
ADRA utilise une approche novatrice appelée SÉRACom (suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage menés par la communauté) pour la collecte de données. Cette approche permet aux communautés, y compris celles qui sont touchées par des problèmes spécifiques et souvent négligés, dont la VSFG, de recueillir, d’analyser, d’interpréter et d’utiliser leurs propres données pour apporter des changements significatifs. Le SÉRACom met l’accent sur le renforcement du pouvoir des communautés par rapport aux données, en leur permettant de produire et d’exploiter leurs propres données en vue d’un changement significatif et transformateur.
L’approche de SÉRACom a aidé ADRA à repenser et à redéfinir le rôle des données dans la prise de décision. Le SÉRACom va au-delà des enquêtes classiques, des analyses statistiques complexes et des méthodes de vérification traditionnelles. Il les remplace par des outils innovants, simples à utiliser, adaptés au contexte et accessibles, notamment dans les communautés où le taux d’alphabétisation et les compétences en calcul sont limités. Il évite de renforcer des pratiques coloniales en reconnaissant et en valorisant les méthodes de collecte de données communautaires. Le SÉRACom traite les données communautaires de façon concrète et adaptée aux réalités du terrain. Il permet de comprendre ce que les données signifient pour la communauté. Il met l’accent sur l’utilisation des données comme leviers d’action et de transformation, plutôt que sur leur simple collecte.
Les données recueillies grâce à cette approche servent à concevoir des programmes de lutte contre la VSFG qui transforment les rapports de genre et renforcent les actions de plaidoyer politique. Elles permettent ainsi de promouvoir des initiatives de protection complète pour les femmes, les adolescentes et d’autres groupes marginalisés. Intégré au projet TOGETHER d’ADRA, financé par AMC, le SÉRACom permet aux communautés – en particulier aux femmes, aux adolescentes et à d’autres groupes marginalisés au Kenya, en Ouganda, aux Philippines et au Cambodge – d’identifier leurs besoins, de définir des objectifs et de concevoir des solutions visant à réduire les cas de VSFG.
L’intégration du SÉRACom dans le projet améliore l’efficacité, la redevabilité et la pérennité des interventions, en mettant de l’avant des approches axées sur les survivantes et guidées par les communautés. Le projet utilise les résultats du suivi pour adapter et améliorer les programmes de prévention et d’intervention en matière de VSFG.
Par ailleurs, le projet documente et diffuse les enseignements tirés afin de contribuer aux interventions futures et d’encourager la collaboration entre les partenaires. Par exemple, « 27 groupes communautaires ruraux composés de femmes et de filles marginalisées ont élaboré un plan d’action transformateur en matière d’égalité des genres pour lutter contre la VSFG et les grossesses non désirées dans le cadre d’un processus inclusif, reconnaissant la voix et le savoir des femmes et des filles locales en ce qui concerne la prévention et l’intervention en matière de VSFG ».
Pour en savoir plus : [email protected].
Publié:
novembre 28, 2024
Auteur:
ADRA Canada
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