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Laboratoire de La collecte de données sur la santé sexuelle et reproductive en contexte humanitaire

Quelles sont les lacunes en matière de données que le laboratoire vise à combler?

On compte actuellement plus de 65 millions de personnes contraintes de se déplacer dans le monde, une personne d’entre elles sur quatre étant une femme ou une fille en âge de procréer. Ces dernières sont exposées à de sérieux risques de mort ou de handicap causés par des complications liées à la santé sexuelle et reproductive (SSR), dont les avortements non sécuritaires qui sont une importante cause de décès et de handicap dans les situations de crise humanitaire; le mariage forcé; et la violence sexuelle. Elles sont aussi exposées à un risque accru de contracter le VIH et d’autres maladies transmissibles sexuellement.

Le manque de données sur la SSR en contexte humanitaire est un important enjeu mondial. Cette lacune fait obstacle à une allocation efficace des ressources et à une prestation de services en temps opportun, ayant par conséquent un impact sur les résultats en santé de populations extrêmement vulnérables, particulièrement les femmes et les filles.

Principales lacunes en matière de données :

  • Écarts en matière de données : Des données sur la SSR en contexte humanitaire recueillies de manière uniforme, fiable et rigoureuse font défaut partout dans le monde, et sont d’autant plus rares dans les situations où l’enjeu de SSR est politisé, p. ex., en matière d’avortement.
  • Données de piètre qualité : Les rares données disponibles manquent souvent d’homogénéité, le contenu et la qualité variant considérablement. La rareté et la piètre qualité des données disponibles font en sorte qu’il est difficile de mesurer l’impact des interventions, y compris les interventions qui sauvent des vies comme l’avortement, qui ont lieu dans les situations d’urgence.
  • Données manquantes ou inaccessibles : À l’heure actuelle, on ne sait pas ce qu’il advient des données sur la SSR recueillies dans les situations de conflit : sont-elles utilisées ou pourraient-elles l’être pour soutenir les efforts actuels ou futurs au titre des programmes humanitaires?

Comment les partenaires relèvent-ils le défi de l’innovation?

  • Dialogue mondial renouvelé : En 2018, le Groupe de travail interorganisations sur la santé reproductive en situations de crise (IAWG) a publié une édition mise à jour de son Manuel de terrain interorganisations sur la santé reproductive en situations de crise humanitaire fournissant des lignes directrices détaillées pour la collecte de données et le suivi et évaluation à différents stades d’une situation de crise humanitaire. Le présent projet s’appuiera sur la publication de cette mise à jour et les nouvelles discussions qu’il a suscitées. L’équipe de projet axera ses efforts sur l’amélioration de la collecte de données en matière de SSR en contexte humanitaire et sur l’élaboration d’indicateurs.
  • Renforcement des capacités : S’appuyant sur des partenariats établis, le projet permettra de renforcer les capacités de recherche sur la SSR au Canada, ainsi que de former et de mobiliser des ressources pour les équipes de SSR dans les situations de crise humanitaire en vue d’améliorer leurs processus de collecte de données.
  • Création d’approches généralisables pour la collecte de données en contexte humanitaire : Le projet englobe six pays et permettra d’élaborer une approche et des outils de collecte de données qui pourront être adaptés en fonction des différents contextes humanitaires. Les outils seront conçus de manière à ce que leur utilisation puisse être généralisée et élargie, tout en favorisant l’adhésion aux lignes directrices internationales.
  • Reconnaissance de la diversité du contexte : L’équipe de projet appliquera une approche d’évaluation multipays (6) afin de recueillir des données et d’élaborer des outils qui peuvent être adaptés en fonction de toutes les situations de crise humanitaire. Malgré la diversité de ces situations, l’utilisation des outils pourra être étendue et élargie, tandis que l’adhésion aux lignes directrices internationales sera favorisée.

Quelle est la contribution de chaque partenaire?

Université d’Ottawa

  • Supervise et gère toutes les étapes du projet de recherche, à savoir la conception de l’étude, la mise en œuvre et la diffusion.
  • Fait la liaison avec tous les partenaires du projet, et fait appel à l’expérience dans le secteur humanitaire et aux relations de longue date avec NAF Canada et IAWG pour assurer la mise en œuvre complète et efficace des activités.

Fédération nationale de l’avortement (NAF) Canada

  • Organisation nationale contribuant à l’engagement efficace des parties prenantes de manière à faire le pont entre la promotion à l’échelle nationale et internationale et la mobilisation intersectorielle (gouvernement, recherche et partenaires de la société civile) pour amplifier la nécessité d’intégrer des indicateurs liés à l’avortement dans la collecte régulière de données.
  • Actrice clé pour l’élaboration de la stratégie et la mise en œuvre des futures activités de diffusion du projet de sorte que les activités de plaidoyer basées sur des données probantes donnent lieu à l’élaboration de politiques qui appuient la formation pour des pratiques sécuritaires d’avortement partout au Canada.

Groupe de travail interorganisations sur la santé reproductive en situations de crise (IAWG)

  • En tant que réseau d’experts, IAWG effectue des évaluations mondiales et veille à ce que le projet et les activités de recherche s’appuient sur les meilleures pratiques les plus utilisées dans le monde.
  • Les sous-groupes de travail d’IAWG (avortement sécuritaire; recherche et données) ont établi des priorités mondiales pour les plans d’action et de plaidoyer à partir du lancement du projet jusqu’à la mi-parcours (où la configuration du projet s’élargit pour intégrer l’OMS). Le travail comprend le soutien en vue d’une rétroaction continue sur les protocoles d’étude, les résultats, l’identification des sites de mise en œuvre, la création de trousses à outils et la diffusion des connaissances.

Organisation mondiale de la santé, Département de la recherche sur la santé reproductive

  • En tant que nouveau partenaire à compter de la mi-parcours (été 2019), l’OMS soutiendra l’expansion de la collecte des données dans 7 pays, et réunira les intervenants à l’échelle internationale pour valider les résultats et les stratégies en vue d’améliorer les pratiques de collecte de données. Le partenariat avec l’OMS a permis d’élargir la conversation aux pays hôtes afin de travailler avec les bailleurs de fonds en vue d’intégrer des indicateurs liés à l’avortement dans la collecte régulière de données.
  • Créera des outils fondés sur des données probantes pour soutenir les intervenants humanitaires locaux en SSR et intégrera les outils et le matériel élaborés dans le cadre du projet à une plus vaste trousse à outils de l’OMS.

Pays de mise en œuvre :

  • Bangladesh
  • Jordanie
  • Afghanistan
  • République démocratique du Congo
  • Irak
  • Somalie
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