Le 10 mars 2021, le Partenariat canadien pour la santé des mères et des enfants (CanSFE) a tenu une discussion en table ronde d’une heure sur la santé mentale dans un contexte mondial. Le CanSFE était accompagné de trois spécialistes travaillant pour nos partenaires Grands Défis Canada, Vision mondiale Canada et BIPOC Women’s Health Network. Au total, 32 personnes ont assisté à la séance. Voici ce que nous y avons entendu :
Les populations nécessitant un soutien ciblé :
- Les enfants
- Les adolescents/adolescentes
- Le personnel soignant
À l’échelle mondiale, le suicide est une des principales causes de décès chez les jeunes, la dépression est une des principales causes d’invalidité, et la crise des opiacés entraîne la mort de plus de 750 000 personnes par an. Pour les enfants et les adolescents, les conséquences du manque d’accès à des outils favorisant la santé mentale se poursuivent pendant l’âge adulte. Il est donc essentiel d’investir dans des interventions précoces qui favorisent l’acquisition d’habitudes et de modes de vie sains.
Lacunes majeures :
- Données : Des données probantes sont nécessaires pour savoir quelles sont les interventions et innovations abordables qui fonctionnent.
- Financement : Le besoin de services de santé mentale dépasse les ressources financières et fondées sur des données probantes actuellement disponibles.
Un regard objectif sur les programmes de santé mondiale nous montre que la santé mentale est loin d’avoir été suffisamment abordée avant la pandémie. Selon les données de l’Explorateur de projets du CanSFE, la santé mentale était le deuxième domaine de santé mondiale le moins abordé dans la dernière décennie. La santé mentale n’existe pas en vase clos. Par conséquent, il est nécessaire d’adopter une approche plus globale à la santé et au bien-être.
À l’avenir :
- Des programmes dirigés par la communauté et appropriés du point de vue culturel : Les programmes de santé mentale mondiale devraient être multidimensionnels et orientés par les personnes ayant une expérience vécue. Ils devraient être créés en partenariat avec la communauté et dirigés par elle.
- Un dialogue accru sur la santé mentale : Dans le travail en santé mondiale, il existe une notion selon laquelle les interventions en santé mentale représentent « un atout » sans être essentielles. Un dialogue accru est nécessaire pour combattre la stigmatisation et les stéréotypes liés à la santé mentale. Après des périodes prolongées d’isolement et de distanciation sociale, il est plus important que jamais de parler des impacts à court et à long terme de la COVID-19 sur la santé mentale.
- La mobilisation des jeunes : Les groupes dirigés par les jeunes et les jeunes organisateurs jouent un important rôle dans l’avancement de la conversation sur la santé mentale. Les jeunes d’aujourd’hui sont la première génération à grandir avec les réseaux sociaux et au sein d’une communauté mondiale connectée. Les jeunes occupent une position unique pour exprimer leur opinion et leur impact a une portée mondiale. Les initiatives dirigées par les jeunes ont du succès parce qu’elles réussissent à atteindre leurs publics cibles selon leur niveau de compréhension sans utiliser de jargon technique ou médical.
- Des partenariats pour pousser à l’action : La pandémie de COVID-19 a exposé les problèmes de santé mentale sous-jacents dans le monde entier. Il y a un urgent besoin d’aborder ces problèmes au Canada et dans le monde. Bien que davantage de ressources financières sont nécessaires pour aborder la santé mentale, le temps est un luxe dont nous ne disposons pas. Dans l’immédiat, les praticiens et praticiennes devraient chercher des occasions d’intégrer des interventions en santé mentale dans les programmes actuels en santé mondiale. La santé mentale croise et chevauche différents secteurs dont les programmes peuvent être utilisés pour produire des données et aborder la santé mentale sous plusieurs angles.
Ressources supplémentaires (en anglais seulement)
