Prévention et traitement de la violence liée au genre en Haïti

Le projet vise à : (1) premièrement, assurer l’accès des femmes et des filles menacées ou victimes de violence fondée sur le sexe à des soins intégrés de qualité, dans la dignité. Les résultats escomptés liés à cet objectif comprennent : • des soins médicaux intégrés et complets sont fournis aux femmes et les filles par six centres de santé; • des soins sont fournis à 70 % des victimes d’agression sexuelle dans les 72 heures suivant l’agression; • un soutien psychosocial est offert à la totalité des victimes de violence fondée sur le sexe. (2) Deuxièmement, l’intervention vise à renforcer les liens entre les autorités sanitaires et juridiques et les associations de femmes dans la lutte contre la violence fondée sur le sexe par l’aiguillage de 70 % des victimes de violence fondée sur le sexe vers des établissements qui luttent pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. (3) Troisièmement, le projet prévoit des campagnes de sensibilisation, des revendications et de l’éducation communautaire afin d’augmenter la résilience des femmes et des filles. Les résultats escomptés comprennent : des séances d’éducation et des occasions de leadership liées aux droits et à la violence fondée sur le sexe sont offertes aux adolescentes; • des collectivités et les membres de la collectivité sont plus conscients de la violence fondée sur le sexe et des divers liens avec le projet.

De juillet 2017 à septembre 2019, 1 100 femmes ont reçu des services de soins et d’intervention liés à la violence fondée sur le sexe. De ces femmes, 59 % souhaitent recevoir un traitement, des soins et du soutien parce qu’elles subissent de la violence sexuelle, 39 % de la violence physique et 1 % de la violence psychologique. Dans l’ensemble, 86 % des femmes ont reçu un soutien psychologique après avoir communiqué au personnel du projet les actes de violence dont elles ont été victimes et 48 % des victimes de violence ont été examinées dans les 72 heures de l’agression — un délai critique puisque les traitements comme la prophylaxie contre le VIH et la contraception d’urgence peuvent être efficaces durant cette courte période, et qu’il est plus probable que des éléments de preuve médicolégaux puissent être recueillis par les médecins en vue d’une utilisation potentielle dans le cadre de poursuites judiciaires. Les femmes qui ont subi de la violence reçoivent aussi du soutien pour accéder à d’autres formes de soins. À ce jour, 330 victimes de violence fondée sur le sexe ont été aiguillées vers des organisations de défense des droits des femmes pour recevoir de l’aide additionnelle. Trente-et-une commissions de surveillance, qui réunissent des agents de police, des dirigeants communautaires et des professionnels de la santé ont été établies afin de suivre et surveiller les incidents de violence fondée sur le sexe qui se produisent dans leur collectivité respective. Il s’agit d’un outil essentiel pour sensibiliser les principaux décideurs à cet enjeu et inciter les intervenants locaux à mettre fin à la violence fondée sur le sexe. À ce jour, les commissions ont assuré le suivi de près de 500 cas.