Développer une culture des données : la Collaboration canadienne pour la santé mondiale

La Collaboration canadienne pour la santé mondiale a été lancée il y a maintenant un an. 

Les membres de la Collaboration canadienne pour la santé mondiale en discussion pendant la réunion de travail. (Photo : CanSFE)

Depuis, six projets de collaboration (laboratoires) composés de partenariats entre universitaires, organisations de la société civile et partenaires mondiaux ont sans cesse rivalisé d’innovation pour relever les défis urgents posés par les données en santé mondiale et en égalité des genres. À mi-chemin, les laboratoires affinent maintenant leurs méthodologies et leurs outils. Ils ont déjà présenté des aperçus importants sur une multitude de problèmes liés aux données sur des sujets comme le travail en contexte humanitaire, la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR), la nutrition, la santé des adolescents et les méthodes de sondage. Cliquez ici pour en apprendre davantage sur les laboratoires et leurs stratégies clés de réussite. 

Les représentants des six laboratoires se sont réunis le 30 septembre 2019 afin d’approfondir leurs relations, de créer de nouveaux réseaux de soutien dans le domaine et d’aborder les forces, les défis et les orientations futures de leurs projets. Les laboratoires ont créé de nouveaux réseaux de soutien avec des spécialistes de l’égalité des genres, du suivi et de l’évaluation, de la recherche, et de la mise en œuvre de programmes lors d’un midi-conférence axé sur l’égalité des genres et l’innovation en science des données. La pièce était animée par les discussions de groupe sur les défis et les possibilités de mettre en pratique l’approche féministe dans la collecte et le design de données lié aux genres, et dans la manière de communiquer les impacts. 

Les représentants des laboratoires ont eu l’occasion de demander l’avis de spécialistes du domaine qui représentent un public diversifié auquel les méthodologies et les outils développés sont ultimement destinés. Les participants ont identifié des ressources, des rapports et des soutiens qui pourraient consolider les considérations liées à l’égalité des genres et le traitement des données dans les projets précis des laboratoires et dans la mise en œuvre de programmes. 

Voici certaines des conclusions tirées :

Prolonger les périodes d’appels de propositions

Des cycles de projet et des cycles des rapports plus longs permettent de soutenir une mise en œuvre de qualité et peuvent susciter l’engagement communautaire. Des principes de la recherche-action participative communautaire plus forts et qui seraient appliqués dans le contexte de méthodologies qualitatives et mixtes pourraient permettre de cocréer des activités avec les communautés. À titre d’exemple, l’approche photovoice, bien qu’elle puisse exiger beaucoup de ressources, peut favoriser le dialogue critique à propos de sujets complexes et contextuels comme l’autonomisation des femmes.

Harmoniser notre langue

Les participants ont signalé que de comprendre le lexique local, comme les expressions, était essentiel afin de soutenir la participation communautaire à la collecte de données significatives. Engager et consulter des traducteurs et des membres du personnel locaux permettait de rehausser grandement la qualité des questions posées dans les outils d’enquête et les guides d’entrevue, et d’améliorer l’interprétation, particulièrement lorsque des sujets délicats comme la SDSR étaient abordés.

Regarder en soi

Une priorité doit être accordée à l’approche féministe, et ce bien au-delà du travail de terrain effectué avec les communautés. Nous devons tourner le regard sur nous-mêmes en matière de responsabilité et nous devons examiner si l’approche féministe est appliquée dans les structures institutionnelles internes et dans les organisations. En tenant compte des valeurs d’inclusion, est-ce que les équipes de recherche et de mise en œuvre de programmes reflètent les communautés avec lesquelles elles travaillent (par exemple la représentation des jeunes)? Est-ce que diverses manières d’apprendre et de connaître sont valorisées dans les emplois liés aux genres et aux données? 

De fructueuses conversations ont d’ailleurs eu lieu durant cette journée bien remplie à Affaires mondiales Canada. Les laboratoires ont pu discuter de ce qu’était pour eux l’innovation efficace dans les domaines des données, de la recherche et de l’évaluation. Ce partenariat intersectoriel entre organisations de la société civile, personnel du gouvernement et universitaires reflète le leadership que le Canada a su démontrer en donnant la priorité à la prise de décisions fondée sur les données et à la diffusion des connaissances afin de repousser les frontières de la culture des données. 

La mise en valeur du soutien mutuel entre les participants est un des aspects uniques de la Collaboration canadienne pour la santé mondiale. L’événement s’est terminé par une réunion de travail entre les participants des laboratoires afin de définir les défis à relever et de discuter des manières de continuer la collaboration entre les projets. 

Alors que les laboratoires s’apprêtent à commencer la deuxième année de leurs projets, CanSFE explorera les différentes possibilités de partager les résultats de la Collaboration et les riches expériences d’apprentissage engendrées par le processus d’innovation dans le domaine des données. Restez à l’écoute!

Publié:

octobre 8, 2019


Auteur:

Antu Hossain, Agente de l’impact sur la santé mondiale, CanSFE


Catégories:


Partager cette publication:


Icon