Des gains ont été réalisés en santé des mères, des nouveau-nés et des enfants dans les régions rurales du Rwanda, du Mozambique, du Burundi et de Tanzanie où travaille le Primate’s World Relief and Development Fund (PWRDF). Seulement un an après la mise en œuvre de son projet en SMNE All Mothers and Children Count, bénéficiant de fonds de contrepartie d’Affaires mondiales Canada dans une proportion de 6:1, il y a augmentation de la proportion de femmes accouchant dans des conditions sécuritaires et avec une personne formée en accompagnement à la naissance ainsi que de celle des enfants de moins de cinq ans bien nourris, et diminution du taux de mortalité chez les enfants.
Le lundi 16 octobre, des membres du personnel de PWRDF et de ses partenaires ont communiqué leurs observations et projections pour l’avenir lors d’un forum organisé par Affaires mondiales Canada (AMC), à Ottawa. Geoffrey Monjesa du diocèse de Masasi en Tanzanie et Dr Evrard Nahimana de Partners in Health Rwanda sont venus au Canada pour l’occasion. Ils étaient accompagnés sur la scène par les membres du personnel du PWRDF Zaida Bastos, directrice du programme de développement des partenariats, et Bart Dickinson, coordonnateur de la planification, du suivi et de l’évaluation.
Quelque 40 membres d’ONG du secteur du développement et des représentants d’AMC ont participé à l’événement.
Louise Holt, directrice générale des Partenariats pour le développement social à AMC, a indiqué que d’autres organisations étaient invitées à tenir des forums du genre pour stimuler le dialogue à propos des défis que présente le travail dans ce domaine. Dans le contexte de la Politique d’aide internationale féministe (PAIF), il est plus que jamais essentiel de poursuivre le dialogue, a-t-elle ajouté. AMC entend s’appuyer sur cette politique pour travailler à renforcer l’égalité des genres, tant auprès des femmes et des filles que des hommes et des garçons.
« Le PWRDF a toujours adopté une approche soutenue en matière de genre dans ses projets », a affirmé Will Postma, directeur général du PWRDF. Le projet All Mothers and Children Count (AMCC), qui bénéficie de fonds de contrepartie d’AMC dans une proportion de 6:1, offre de nombreuses occasions de renforcer l’égalité des genres.
Geoffrey Monjesa est le coordonnateur du programme pour le diocèse de Masasi en Tanzanie et travaille avec le PWRDF depuis près de 30 ans. Ses constats émanent d’un projet en sécurité alimentaire échelonné sur cinq ans et de la première année du projet AMCC de quatre ans. Au fil des cinq dernières années, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est passé de 112 naissances vivantes sur mille à 65, et la proportion de femmes qui accouchent avec une personne formée en accompagnement à la naissance est passée de 40 % à 93 % (dépassant la cible de 60 %). Le projet AMCC met l’accent sur la prestation et la qualité des soins de santé, sur l’accès à ces soins ainsi que sur le renforcement de l’équité et l’autonomisation.
Dr Nahimana a indiqué que la formation offerte aux professionnels de la santé a assuré la survie d’un bébé de sexe féminin nommé « Shining » né prématurément à 27 semaines et ne pesant que 700 grammes. Les médecins ont réussi à exécuter des manœuvres de réanimation à la naissance et le personnel infirmier a aidé les parents à prendre soin de Shining, notamment à la nourrir et à prévenir les infections. À huit mois, Shining pèse 6 kg et le personnel infirmier continue de soutenir ses parents en nutrition et santé.
Zaida Bastos a axé son intervention sur les questions de genre, surtout en regard de la PAIF. Elle a décrit certaines des initiatives en SMNE qui ont changé les choses : au Mozambique, on a distribué aux femmes des radios solaires et formé des clubs afin qu’elles puissent écouter ensemble de l’information radiodiffusée sur le mariage précoce, la SMNE, la violence fondée sur le sexe et d’autres sujets connexes, et en discuter. Au Burundi, des comités de genre ont été mis sur pied pour donner aux femmes et aux hommes une tribune pour discuter de questions comme la nutrition (les femmes et les filles sont généralement les dernières à manger), l’établissement d’un budget (accès équitable aux ressources) et le droit des femmes à décider du nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et à espacer leurs grossesses grâce à la planification familiale.
Dans sa présentation, Bart Dickinson a recensé certaines pistes d’action. Selon une évaluation des besoins réalisée en juillet 2017, les femmes apprennent sur l’accouchement par l’expérience plutôt que par la sensibilisation préalable. La proportion des femmes qui reçoivent des soins prénataux et adhèrent à un protocole de soins prénataux, qui utilisent la contraception et qui ont des connaissances en santé sexuelle et reproductive est plus élevée chez les femmes ayant au moins deux enfants. Cette constatation laisse supposer qu’elles adoptent de saines habitudes une fois mères, et qu’elles apprennent par la pratique. Le projet aide à exposer les mères et les enfants à de l’information et aux meilleures pratiques, mais reste à savoir comment amener les femmes enceintes pour la première fois à modifier leur comportement. Il y a lieu d’amorcer l’éducation à ce titre auprès des adolescentes et des filles en bas âge.
Des membres de l’auditoire ont posé des questions au sujet du travail avec les accoucheuses traditionnelles, ainsi que sur les stratégies pour changer la culture autour des rôles de genre, de la contraception et de la planification familiale.
Janice Biehn est la coordonnatrice des communications du PWRDF.
Publié:
novembre 20, 2017
Auteur:
Janice Biehn
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