Le CanSFE au 7e Forum mondial de l’OCDE sur le bien-être : récapitulatif et points clés

Quand : 4 au 6 novembre 2024

Où : Rome, Italie

Organisé par : l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)

Le 7e Forum mondial de l’OCDE sur le bien-être a rassemblé des expert·e·s, des praticien·ne·s et des penseur·euse·s du monde entier pour explorer comment le bien-être multidimensionnel peut être mieux intégré dans les politiques, les mesures et les actions sociales. Portant sur des thèmes clés tels que la santé, les données et statistiques, le changement climatique, l’intelligence artificielle et les inégalités, le Forum a mis en avant l’importance de traiter des défis complexes et interconnectés afin d’améliorer les résultats sociétaux.

En tant que membre fondateur de l’OCDE, le Canada joue un rôle essentiel dans ces discussions. Au CanSFE, l’accent mis sur le bien-être et le droit de s’épanouir en pleine santé comme fondements des cadres économiques et politiques nous inspire. Nous prêtons une oreille attentive à ces discussions mondiales et réfléchissons à la façon dont le Canada peut adapter ces perspectives pour promouvoir l’équité et le bien-être au pays.

  • Nous devons passer d’une évaluation basée sur les extrants à une approche axée sur les résultats.
    • Nous avons privilégié l’efficacité au détriment de l’équité, l’envergure au détriment de la durabilité et la compétence au détriment du caractère.
  • Les crises intégrées (polycrises) requièrent des analyses intégrées. Par conséquent, nous avons besoin de données intégrées.
    • Nous avons besoin de statistiques qui vont au-delà de la simple quantification et qui intègrent des approches multidimensionnelles pour évaluer le bien-être. Nous devons voir au-delà du PIB pour mesurer le progrès. Après tout, la guerre peut avoir un effet positif sur le PIB, mais elle est clairement néfaste pour le bien-être social.
    • La manière dont nous envisageons les inégalités influence directement qui, à notre avis, doit en assumer la responsabilité. Que se passe-t-il si nous dissocions progrès économique et progrès social? Qui est laissé pour compte? Où se trouvent les lacunes dans nos données (le « silence statistique »)?
    • Comment l’apprentissage automatique et l’IA peuvent-ils être utilisés pour mieux interpréter de grandes quantités de données plus rapidement (prévision immédiate, analyse de l’humeur sociale, analyse multilingue)? Des exemples ont été donnés.
  • Nous devons adopter une perspective à plus long terme. Que devons-nous aux générations futures?
    • Par exemple, en combinant les ensembles d’indicateurs des ODD (santé et genre) et en adoptant une perspective fondée sur le parcours de vie, nous pouvons dresser un tableau plus robuste du bien-être.

L’éducation ne doit pas s’arrêter au début de l’âge adulte; cela sera nécessaire pour faire face aux problèmes posés par les technologies émergentes, allant du chômage à la désinformation, en passant par la montée de la rhétorique populiste.

Nous devons investir dans l’apprentissage à vie et l’amélioration des compétences au sein des communautés.

« La terre est un fait. Le monde est une idée. » [traduction] – Dr Subramanian (Subi) Rangan

Ces mots puissants, prononcés lors de la table ronde inaugurale de l’événement, ont vraiment capté le thème de l’événement, qui visait à remettre en question les façons de penser traditionnelles sur la manière de renforcer le bien-être, la prospérité et la durabilité. À travers les différentes sessions, les conférencier·ère·s ont encouragé les participant·e·s à repenser les épistémologies vieillissantes et ont exhorté tous les acteurs – gouvernements, décisionnaires, secteur privé et société civile – à surpasser les mesures simplistes comme le PIB afin de privilégier des indicateurs du bien-être plus holistiques et significatifs, centrés sur les besoins humains et les capacités de la planète. Pour y parvenir, il nous faut repenser les cadres de conceptualisation du bien-être, en tenant compte du fait que, malgré l’abondance des ressources, leur accès reste inégal.

« La terre est un fait. Le monde est une idée. » [traduction] – Dr Subramanian (Subi) Rangan

Ces mots puissants, prononcés lors de la table ronde inaugurale de l’événement, ont vraiment capté le thème de l’événement, qui visait à remettre en question les façons de penser traditionnelles sur la manière de renforcer le bien-être, la prospérité et la durabilité. À travers les différentes sessions, les conférencier·ère·s ont encouragé les participant·e·s à repenser les épistémologies vieillissantes et ont exhorté tous les acteurs – gouvernements, décisionnaires, secteur privé et société civile – à surpasser les mesures simplistes comme le PIB afin de privilégier des indicateurs du bien-être plus holistiques et significatifs, centrés sur les besoins humains et les capacités de la planète. Pour y parvenir, il nous faut repenser les cadres de conceptualisation du bien-être, en tenant compte du fait que, malgré l’abondance des ressources, leur accès reste inégal.

Nous avons entendu de nombreux échanges rassurants sur la nécessité de promouvoir l’équité et de placer les voix des communautés au centre, notamment celles des enfants, des adolescent·e·s, des jeunes et des générations futures. Cependant, il serait pertinent de creuser les liens entre l’égalité des genres et la perception qu’ont les femmes du bien-être, le leur et celui de leurs communautés.

La santé, surtout celle des femmes, des enfants et des jeunes, est sous-estimée. Nous connaissons les besoins et savons combien une bonne santé est essentielle au bien-être. Malgré cela, des disparités urgentes persistent, et il est difficile d’obtenir les investissements politiques nécessaires, car le retour sur investissement ne se verra souvent pas avant plusieurs années. 

Cependant, les investissements réalisés aujourd’hui dans la santé (particulièrement celle des femmes et des enfants, à notre avis) sont essentiels pour garantir une expérience équitable du bien-être. Le Canada a un rôle à jouer pour que cette priorité demeure au premier plan.

Nous devons privilégier des approches axées sur l’apprentissage, qui insistent sur les résultats des investissements (le « comment » et le « pourquoi ») plutôt que sur les extrants (le « quoi »), afin de communiquer de manière claire et efficace les retombées des investissements du Canada.

Les avis divergeaient quant à la capacité des politiques et des réglementations à suivre le rythme des nombreux changements en matière d’environnement, de technologie et de normes sociales. Il était toutefois intéressant d’apprendre comment certains partenaires cherchent à tirer parti des lois et réglementations existantes pour instaurer des balises utiles visant à protéger les plus vulnérables.

Les changements dans les politiques et les programmes doivent se produire de concert. Ce sont des leviers distincts dont nous disposons – les changements dans les programmes ont une portée plus limitée et ciblée, tandis que les changements dans les politiques sont nécessaires pour instaurer des protections de plus grande envergure et durables. 

Nous ne devrions pas hésiter à mobiliser les communautés dans la production et l’analyse des données. Cette approche en fait des participantes actives plutôt que des utilisatrices passives des données. Nous avons entendu des exemples intéressants de projets portant précisément sur les problèmes de violence sexuelle et fondée sur le genre et de discrimination à l’égard des personnes LGBTQ+, notamment des exemples concrets de mobilisation des communautés. Notre Explorateur de projets accomplit cela de manière intéressante, en recueillant les connaissances et perspectives directement auprès des partenaires, plutôt que par l’intermédiaire d’un bailleur de fonds institutionnel ou gouvernemental.

Les gens sont plus susceptibles de faire confiance aux données auxquelles ils ont contribué ou qu’ils ont aidé à recueillir. Cela constitue une stratégie clé pour lutter contre la désinformation et la méfiance croissante du public envers les données, et pour établir un consensus sur les priorités.

Il est important de ne pas adopter une approche extractive dans nos processus de données. Cela implique notamment de prévoir du financement pour assurer le retour d’information et la communication des résultats aux communautés et de promouvoir les principes de souveraineté et de propriété des données. Les données sont un actif qui (souvent) gagne en valeur avec le temps. Nous devons donc réfléchir à la valeur que nous accordons aux données que nous recueillons et à la façon dont nous reconnaissons cette valeur après des communautés qui nous les fournissent.

Publié:

novembre 13, 2024


Auteur:

CanWaCH


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