Alors que les Canadiens sont restés centrés sur la durabilité de notre système de soins de santé, le besoin de remettre l’accent sur les vaccins et l’immunisation n’a jamais été aussi grand. Dans la mesure où notre système de soins de santé exploite déjà ses ressources au maximum, la prévention doit être perçue comme une solution de base. À cet effet, une stratégie pancanadienne d’immunisation qui s’étendrait sur toutes les provinces et tous les territoires est un point de départ évident.
La Banque mondiale a affirmé que l’immunisation devrait faire partie des premières initiatives de santé publique dans lesquelles les gouvernements du monde entier devraient investir. En effet, les vaccins sont considérés comme état la mesure sanitaire la plus abordable et l’une des rares à démontrer systématiquement beaucoup plus d’avantages que de désavantages.
L’argument économique est clair : les études démontrent que chaque dollar dépensé pour l’immunisation des enfants avec le vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux nous fait épargner 16 $ de dépenses liées aux soins de santé. Cela représente un taux de rentabilité de 1 500 %.
Le moment n’a jamais été aussi propice pour prendre des mesures pour une véritable stratégie pancanadienne d’immunisation. Alors que les gouvernements entrevoient l’avenir des soins de santé dans ce pays, des leaders clés sont enthousiastes à l’idée d’inclure une stratégie pancanadienne d’immunisation. Ensemble, nous avons l’occasion d’inspirer le changement.
Une stratégie d’immunisation nationale harmonisée, soutenue par l’ensemble des provinces et territoires, favorisera de nombreuses améliorations au système actuel, augmentant ainsi son efficacité. Les améliorations comprennent l’harmonisation des calendriers de vaccination des enfants d’un bout à l’autre du pays; l’introduction alignée de nouveaux vaccins; et l’égalité de l’accès aux vaccins d’une province et d’un territoire à l’autre. La collecte systématique des données de vaccination modernisera également la manière dont les autorités communiquent les antécédents vaccinaux des patients et contribuent à s’assurer que les taux de couverture sont assez élevés dans l’ensemble du pays pour bien protéger les Canadiens contre les maladies qui peuvent être évitées par la vaccination.
Malheureusement, la réponse canadienne typique, caractérisée par treize systèmes de la santé au lieu d’un, a engendré une mosaïque d’approches à travers le pays. Il n’est pas juste que le fait de vivre dans une région précise détermine le fait que vous ayez ou non accès aux vaccins recommandés par un groupe national d’experts. Le fait de passer d’une région à l’autre ne devrait pas, non plus, mettre votre enfant à risque de rater un vaccin en raison des différences régionales entre les calendriers de vaccins.
Nous avons besoin d’un système qui nous permettra d’atteindre les cibles de la couverture vaccinale selon l’âge, et ce pour mieux protéger tous les Canadiens.
À cet égard, le Canada pourrait s’inspirer des États-Unis pour trouver une solution qui fonctionne. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) établissent un calendrier national pour les 50 États et offre le financement requis dès que des recommandations sont émises sur l’utilisation d’un vaccin précis. Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie une couverture vaccinale homogène dans tous les États-Unis, un objectif réalisable pour le Canada si nous y consacrons des efforts.
Il est clair que pour réaliser cette vision, un engagement et un financement continuels et permanents de la part de tous les paliers gouvernementaux sont nécessaires.
Les discussions en cours sur l’innovation en santé nous offrent l’occasion de faire participer l’ensemble du système de soins de santé à la conversation. Les représentants gouvernementaux, les autorités en matière de santé publique, les professionnels de la santé, les fabricants de vaccins et les chercheurs ont l’occasion de concevoir une approche nationale envers l’immunisation pour garantir un accès égal et juste tout en promouvant de meilleures occasions de recherche, de promotion vaccinale et d’éducation des fournisseurs de soins de santé et du grand public.
Ensemble, nous avons l’occasion de promouvoir et de diriger le changement alors que nous entrons dans une nouvelle ère en matière de santé des Canadiens. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre et les Canadiens le méritent.
Par Ian Culbert, Directeur général, Association canadienne de santé publique.
Publié:
septembre 4, 2014
Auteur:
Ian Culbert
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